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LE PENDULE ET LA VOYANCE La radiesthésie est l’art de capter les ondes émises par les objets ou les personnes, de percevoir leur nature et leur composition et éventuellement de déterminer l’endroit précis où ils se trouvent. Autrement dit, c’est d’une certaine manière l’art de voir l’invisible, une « prise de conscience » et la capacité à ressentir les vibrations. Elle est associée à l’utilisation du pendule. Celui-ci est un amplificateur, un prolongement du corps humain et, plus précisément, de la main. Il réagit à l’aura ou à la vibration de l’onde dégagée par l’objet ou la personne Plusieurs théories tentent d’expliquer ce phénomène. L’une d’elle fait intervenir le don personnel du praticien qui, sans intervention extérieure hormis son subconscient, oriente le pendule dans un sens plutôt que dans un autre. Une autre explique les mouvements du pendule par les « ondes de formes », l’énergie émise par l’élément étudié et qui diffère selon sa forme et sa nature. On fait appel à la radiesthésie depuis fort longtemps dans les campagnes. Une inscription rupestre bretonne donne un signe de son usage vers – 4500 ans (avant notre ère). Il n’est pas rare, y compris de nos jours, que l’on appelle le sourcier pour déterminer où passe l’eau sous un terrain et, ainsi, creuser un puits ou pratiquer un forage. Le praticien est muni d’une baguette bifurquée, qu’il tient fermement de ses deux mains. Le mouvement imperceptible, souvent de bas en haut, qu’il va ressentir dans la baguette lorsqu’il passe sur l’emplacement où se trouve l’eau lui indique, à coup sûr, où il faut creuser. Ce mécanisme de détection a été étudié par les scientifiques mais il se refuse encore, pour le moment, à toute théorisation. Il semble dépendre de champs énergétiques associés à des réseaux telluriques. Dans l’Antiquité, on attribuait déjà au bâton la qualité de médiateur des puissances divines. Il symbolise en effet l’un des quatre éléments de la création, l’air, qui relie « ce qui est en bas à ce qui est en haut », comme le précise la Table d’Emeraude, ouvrage hermétique majeur. Moïse ne manifeste-t-il pas la puissance de Dieu à travers son bâton ? Il semble également que dans l’Egypte ancienne, on pratiquât la divination par la baguette (rhabdomancie). C’est d’ailleurs à cet usage divinatoire qu’est cantonnée la baguette jusqu’au XVème siècle. La première description « scientifique » d’une baguette de sourcier date de 1540. Elle figure dans l’ouvrage majeur de l’archéologue allemand Georgius Agricola (1491 – 1555), De Re Metallica, consacré aux techniques minières et au travail du métal. Considéré comme le « père » de la minéralogie et de la sidérurgie, il était également alchimiste. En 1854, un chimiste français, Eugène Chevreul, rédige un rapport pour l’Académie des Sciences intitulé De la baguette divinatoire, du pendule dit explorateur et des tables tournantes. Il y présente des travaux expérimentaux sur cette force inconnue mais conclue néanmoins qu’elle résulte de petits mouvements musculaires inconscients, dont la cohérence lui semble le fait de l’autosuggestion. L’apogée de l’occultisme, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, porte au pinacle la technique du pendule en divination. A la fin des années 1920 naît le terme « radiesthésie », qui signifie littéralement « sensibilité aux radiations ». Cette nouvelle théorie présente le praticien radiesthésiste, qu’il se serve d’une baguette ou d’un pendule, comme un être capable de détecter et d’amplifier un signal composé d’ondes auxquelles il se révèle sensible. En 1962, Yves Rocard, directeur du laboratoire de physique de l’Ecole normale supérieure de Paris, tente d’élaborer une théorie sur le biomagnétisme humain dans son livre, Le signal du sourcier. Il rédigera par la suite un Que sais-je sur les sourciers. Ces publications cautionnent bien évidemment tous les travaux ultérieurs liés au magnétisme humain.
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